Les blogs, c’est très bien, mais ce n’est pas toujours l’idéal à lire au coin du feu – ou du radiateur, d’ailleurs. Voilà de vraies pages à tourner, retourner, gribouiller ; des lectures plus ou moins saines auxquelles on s’est peut-être bien mêlées, dans le détail ou dans les grandes largeurs. Et puis si ça ne vous plaît pas, hop, dans l’âtre ! Et ça attisera les flammes, du feu sacré ou d’un autre.
À ma gauche, la première mouture du fanzine Amer, version svelte de la revue finissante éditée par les valeureuses Âmes d’Atala dont on vous touchait un mot ici. Un thème (mouillé !) : la langue. Au programme : « une traduction inédite du premier chapitre d’un roman espingouin des années trente, un voceru corse à travers la langue fleurie d’un enfilanthrope fin-de-race, de la maçonnerie ruskof 1900, un entretien autour de la traduction du groupe punk ricain nofx, des autoportraits languissants en version plus argentique qu’argentine, l’autobiographie américano-russe traduite en français de celui qu’on a surnommé l’Oscar Wilde de Saint-Pétersbourg, un entretien à voix haute autour de l’audiodescription en Belgique, une belle version latine de ce que serait un poème, un précis d’ortografe chatnoiresque et pour finir – ou pour commencer –, les danses viennoises du vice, de l’horreur et de l’extase d’un couple décadent. » Si ça ne vous met pas l’eau à la bouche, nous ne savons pas ce qu’il vous faut. Pour en savoir plus et se le procurer, c’est là.
À ma droite – et après une grossesse éléphantesque –, un nouveau-né : le fanzine Délétère, bricolé à huit mains avec quatre bouts de ficelles, ici et ailleurs. Dans ses pages fraîches et joufflues : changements d’états ! On y trouve sorcières, serpents d’argent, ânes dorés, possédés et déesses, écrivains sous substances, sphinx souriants et alligators avides ; noyades en eaux troubles, miroirs dans la boue, cris et feulements, mélodies sanglantes, danses endiablées et plongées dans les songes. Bref, Délétère chuchote et il hurle. Il rêve beaucoup et prétend à peu. Il dissout, et il coagule. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le grand Satan, et pour le commander, écrivez à fanzinedeletere(at)gmail(point)com ou ici-bas ; il est trouvable à Lyon, Paris, et par correspondance.