La dissolution du moi, douce, profondément désirée,
Tu me la donnes : déjà ma gorge est râpeuse
Déjà le son étranger est aux soubassements
Des formes imprononcées de mon moi.
L’épée qui est sortie du fourreau
De ma mère ne travaille plus ici et là
Ni ne frappe d’acier – : enfoncée dans la lande
Où reposent des collines de formes à peine dévoilées !
Un lisse tiède, un petit quelque chose, le plat –
Et maintenant émerge, pour l’expiration d’un souffle,
Le primitif, concentré, non-être tremblant
Frissons cérébraux du plus friable des passages.
Moi désintégré – ô abcès consommé
Fièvre dispersée – douce défense éclatée
Épanche, ô épanche-toi – accouche
Ventre sanglant, de l’absence de forme.
(Traduction maison bricolée avec amour mais de façon totalement artisanale, à prendre avec des pincettes, donc. La version originale est ici. L’illustration est, ici comme ailleurs, signée Fève D.)